Gérard Roulic n’est plus et c’est tout un pan de la mémoire syndicale que nous perdons avec lui. Il faudra recourir aux archives pour écrire l’histoire, mais sans le vécu personnel et tout ce qu’il comporte. Dès sa sortie de l’ENSET (Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) Gérard s’était investi dans l’action syndicale au SNET-FEN (Syndicat National de l’Enseignement Technique), puis après 1966 dans le SNES qui unifiait les personnels du second degré classique, moderne et technique. Il exerçait à Nantes et assumait la responsabilité académique (S3) et aussi départementale (S2-44). Il fut aussi responsable départemental de la FEN-44.

Totalement engagé il n’a pas ménagé son temps ; l’action syndicale est exigeante et il n’y a pas toujours suffisamment de camarades pour la mener. De plus, à cette époque et pendant quelques mois après 68, le SNES ne disposait pas de local (le maire de Nantes n’avait pas répondu aux demandes et la location place René Bouhier ne s’est pas faite d’emblée). La frappe des textes était assurée par une personne à Orvault, le tirage à la ronéo par une autre de la même localité. Malgré ces conditions d’exercice qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui, sous l’impulsion de Gérard, un collectif de militantes de plus en plus étoffé s’est constitué, chacun.e étant responsable d’un secteur de réflexion et de propositions. Et une politique d’investissement du SNES au plan national a permis à la section académique de disposer de locaux rue Dobrée.

Gérard était un organisateur de premier plan, travaillant sans relâche avec le collectif à la définition des propositions théoriques dans tous les champs de la réflexion et des modalités d’actions appropriées avec en ligne de mire la transformation sociale.Ce sont des camarades comme lui, engagés dans l’action collective, qui ont construit la FSU et l’ont fait grandir.

Ces derniers temps, Gérard contribuait encore à la vie de la FSU et de la FGR-FP (Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique).Il était aussi investi dans la réflexion sur l’environnement et dans le comité du souvenir de Loire-Atlantique.Il nous reste la solidarité, la camaraderie, l’amitié qui permettent d’agir ensemble et qu’il nous faut préserver et étendre : c’est sans doute le meilleur hommage qu’on puisse rendre à Gérard.