Depuis le début de la crise du Covid-19, le fonctionnement de l’Éducation Nationale est entravé non seulement par la gestion calamiteuse de celle-ci, mais également par les conséquences des politiques libérales menées depuis plusieurs années. Les moyens nécessaires ne sont plus là pour que le Service Public Public d’Education puisse accomplir ses missions.

Aux côtés des élèves, mais sans moyens et avec une sécurité réduite !
Sur le terrain, les équipes se trouvent confrontées à une double problématique qui peut se transformer en dilemme : continuer à enseigner à des élèves qui en ont grand besoin d’un côté (avec des moyens... en moins !), et la sécurité sanitaire de l’autre. Ainsi, depuis novembre 2020, les équipes de lycée ont dû « choisir » de mettre en place un protocole local avec des 1/2 groupes, selon les situations et leurs spécificités. Cette autonomie, qui, selon le Ministère, permet de s’adapter à chaque établissement, a mis en évidence les effets pervers qu’elle génère : dans une même ville, des inégalités se créent entre les élèves qui ne disposent pas des mêmes conditions d’enseignement, et donc des mêmes conditions de préparation des examens. Laisser les établissements ouverts est une nécessité, certes, mais cela implique que les protocoles sanitaires soient renforcés afin de garantir la sécurité sanitaire des usagers et des personnels.

Allègement du protocole : mépris des personnels !
Or, depuis le début de cette crise, le Ministre ne cesse de travestir la réalité en prétendant que le virus ne circule pas dans les établissements scolaires. Les protocoles sanitaires ne permettent pas de garantir la sécurité nécessaire. Dernier exemple en date : le vendredi 12 février, alors que le nombre de fermetures de classes augmentait sans doute trop au goût du Ministre en raison de la circulation des variants, ce dernier a assoupli, de façon irresponsable, le protocole sanitaire ! Cerise sur le gâteau : les enseignantes ne seront désormais plus considérées comme cas contacts quand trois élèves d’une même classe seront touchées par le virus (lire la FAQ de l’Education Nationale).

Modalités de tenue des réunions : hypocrite !
La FAQ indique également que les réunions entre personnels qui ne peuvent se tenir en visio-conférence sont limitées à 6 personnes : injonction bien hypocrite, et qui complique à point nommé la concertation au moment où les DHG sont discutées dans les établissements, quand, tout le reste de la journée, les enseignantes font cours à des classes 5 ou 6 fois plus chargées. La politique de santé publique prime quand cela arrange le Ministère !

“Pas d’élèves sans professeures !” : vraiment ?
Et, dans notre académie, la promesse ministérielle “Pas d’élèves sans professeur-es !” est loin d’être tenue : de nombreux personnels absents, en raison de la pandémie, n’ont pas été remplacés et de nombreuses classes sont restées sans enseignantes. Les moyens octroyés en novembre 2020 aux vies scolaires des établissements (+328 ETP d’AED) pour « faire face aux nombreux défis » dus à la covid-19 (dispositifs “une classe/une salle” et impossibilité de tenir des permanences, nombreuxses élèves absentes qu’il faut contacter et suivre en cas de suspicion Covid, services de cantines rallongés pour permettre là encore de ne pas brasser les élèves, augmentation des établissements manquants d’AED ou de classes sans professeures) se sont arrêtés aux vacances de février. Cependant, le Ministère a décidé de les prolonger au retour des vacances. Mais, les contrats des personnels concernés ont pris fin au 18 février et les nouveaux contrats proposés ne commenceront qu’au 8 mars, privant du même coup ces personnels des droits qu’offrent un renouvellement et les maintenant dans une précarité accrue !

Conditions de travail dégradées pour tou-tes
Par conséquent, des personnels enseignantes en ASA (Autorisation Spéciale d’Absence) du fait de leur vulnérabilité subissent des pressions pour reprendre leur service en présentiel, alors qu’ils-elles sont toujours vulnérables.
Les vies scolaires et leurs personnels, CPE et AED, vont voir leurs conditions de travail à nouveau dégradées, alors que la circulation des variants dans les établissements est évidente. Encore une fois, le Ministre demande aux personnels de faire toujours plus avec moins de moyens. Les AED, alors qu’ilselles sont en première ligne, sont là encore oubliées alors qu’ilselles font partie des personnels les plus précaires de notre institution. Pour ses raisons et bien d’autres (contrats précaires d’un an renouvelable dans une limite de 6 ans, temps partiels parfois imposés, salaires largement insuffisants, temps de formation insuffisant), les AED étaient en grève le 1er décembre 2020, puis les 19 et 26 janvier 2021, soutenues par le SNES-FSU dans l’intersyndicale.