20 janvier 2020

SPÉCIFICITÉS CATÉGORIELLES

Audience CPE du 11 janvier 2018 au rectorat

Une délégation SNES-FSU a été reçue en audienceau rectorat le jeudi 11 janvier 2018, à sa demande.

Le rectorat était représenté par : Pierre JAUNIN, Secrétaire Général de l’Académie, Elisabeth PEILLIER, Chef de Division - DIPE, Tanguy CAVE, Directeur Prospective et Moyens - DPME. La délégation du SNES-FSU était composée de : Emmanuel SECHET, Secrétaire Académique, Christelle BLAYO, responsable de la catégorie CPE à la section académique, Sylvie CAPPE, Emmanuelle Houdayer, et Nathalie BERNARD, commissaires Paritaires CPE.

Nous souhaitions y aborder plusieurs points :

- les rendez-vous de carrière, l’accès à la classe exceptionnelle ;

 l’implantation des postes sur l’académie, l’affectation des stagiaires, le nombre insuffisant de TZR ;

 les problèmes rencontrés par l’imposition les postes logés par nécessité absolue de service ;

 les difficultés professionnelles de CPE sur leur lieu d’exercice.

Les rendez-vous de carrière : respect du cadrage national !

Des informations contradictoires avec le cadrage national des nouvelles visites nous ont été transmises par des CPE concernés : délai d’information non respecté, impossibilité d’accéder à la plateforme SIAE pour valider le rendez-vous, obligation de remplir des documents, pourtant facultatifs, et situation professionnelle prédéfinie imposée (l’organisation d’une réunion CVC par exemple….).

Rappel : ‘‘Le document de référence de l’entretien a pour objectif de servir de conducteur pour le ou les entretiens professionnels. S’il le souhaite, l’agent a la possibilité de le renseigner et, le cas échéant, de le remettre avant ou lors du ou des entretiens. En ce cas, le nombre de ligne maximum est indiqué pour les items concernés.’’

Les représentants du Recteur présents à l’audience ne nous ont pas démentis : « Les agents ont la possibilité de…et ne sont pas dans l’obligation… ». S’il peut apparaître opportun d’abonder les documents et de s’en servir comme d’un outil de présentation de ses gestes et pratiques professionnels, en aucun cas les collègues « visités » ne doivent se soumettre à une injonction de remplir tel ou tel rapport ou projet imposé parfois par seul le chef d’établissement.

Rappel-bis : le Projet Vie Scolaire n’existe pas ! Le Projet du « Service VIe Scolaire » nouvelle marotte des IPR-EVS ne peut se voir déconnecté du Projet Educatif Global de l ‘Etablissement…

Une nouvelle fois nous avons rappelé l’attachement du SNES-FSU à une vision non-réductrice de la Vie Scolaire, territoire partagé et non « service compartimenté » avec à sa tête un « CHEF de SERVICE » en la personne du CPE !

L’implantation des postes sur l’académie, l’affectation des stagiaires et des TZR

CONSTAT : seuls 427 postes sont offerts aux concours de la session 2018 :

Concours externe : 270 (- 50 par rapport session 2017)

Concours interne : 70

Concours réservé : 87 (61 admis)

Le concours réservé reste abondé alors qu’il ne trouve pas suffisamment de candidats ! Les recrutements externes couvrent à peine les sorties du corps, nous ferons encore face à un manque de titulaires...Le SNES -FSU demande qu’une liste complémentaire soit faite pour le concours externe (qui fait le plein).

Nous avons dénoncé la non création de postes CPE cette année sur le plan national !

Alors que dans notre académie, il y a encore trop de collèges sans poste de CPE (17), de collèges à gros effectif avec un seul CPE (plus de 40), idem en lycée (5 LGT avec un seul CPE accueillent plus de 800 élèves - 6 LGT avec internat et seulement 2 CPE avec des effectifs sup à 1000).

Nous avons donc rappelé l’urgence de soutenir dans les EPLE déficitaires en dotation, les moyens en vie scolaire et surtout la dotation de CPE.

Réponses du rectorat : « On ne fera pas de miracles en 2018, on n’a pas la capacité faire mieux… La priorité c’est le 1er degré ! », « des redéploiements de postes CPE seront faits ».

Nous avons rappelé notre volonté d’être consultés pour tout redéploiement. On nous a assurés qu’ils seront abordés en GT avec l’administration.

Le nombre de TZR est insuffisant (17), et certains départements comme la Sarthe ont eu des postes vacants à la rentrée faute d’un nombre suffisant de CPE entrants dans l’académie à l’inter. Le recours aux contractuels est massif (plus de 40 !) et n’est pas sans poser une problématique spécifique : « super-AED » parfois, corvéable à merci souvent, qu’en-est-il de la vision du métier qui se forge sur le terrain, certes formateur, mais bien souvent éloigné des attendus du référentiel de compétences ? Qu’en est-il de surcroît de leur avenir professionnel ?

La situation des stagiaires : améliorer leurs conditions d’exercice et leur entrée dans le métier

Rentrée 2017 : 3FSTG (fonctionnaire stagiaire affecté à temps plein en EPLE) et 9 PSTG (poste stagiaire à mi-temps)... Or 18 postes ont été « bloqués stagiaires » au mouvement 2017 !

Nous avons rappelé notre souhait de voir les stagiaires CPE affectés en surnombre (ce qui n’est plus le cas depuis 2012) et non comme des moyens, ce qui fragilise l’agent dans son année préparatoire d’entrée dans le métier. Le mouvement est mis à mal également, en ne permettant pas de le fluidifier et en empêchant des mutations intra.

Nous avons demandé que les postes bloqués et non pourvus, réservés pour des stagiaires, soient réinjectés dans le mouvement.

Nous avons regretté que certains stagiaires soient affectés sur des postes logés dit par NAS, ce qui peut engendrer précarité (pas de situation de logement pérenne), et perturbations familiales (jeune adulte pouvant avoir des enfants en bas âge).

Sur les lieux de stage et postes bloqués, la réponse des représentants du rectorat a été qu’"à ce stade de l’année, rien n’est fixé pour la Rentrée 2018." On nous assure « faire au mieux avec une double contrainte » : ne pas bloquer pendant plusieurs années les mêmes établissements et affecter les stagiaires au plus près des ESPE !

Nous avons également rappelé ici l’engagement des IPR-EVS (énoncé en CAPA) à intervenir auprès des directions d‘établissements afin que cette situation puisse être évitée.

(NB : grâce au SNES-FSU suite à l’audience avec la direction de l’ESPE fin 2017, les journées de formation ne seront plus sur les congés scolaires).

CPE et Logement de fonction

Depuis plusieurs années nous demandions que tous les postes CPE logés par NAS de l’académie soient référencés et publiés. Cette information ne doit pas seulement concerner les postes publiés aux mouvements mais tous les postes. En effet, les postes logés par NAS ne sont toujours pas identifiés dans notre académie bien que ce soit un critère de choix important pour les collègues. Ce manque de transparence génère des déconvenues, voire des tensions.

Cet engagement a été pris par le Rectorat lors du Groupe du Travail de consultation sur la note de service du mouvement intra du 20/12/2017.

Nous avons présenté à nos interlocuteurs les documents existants dans d’autres académies qui sont publiés sur les sites rectoraux et visibles par tous, et contiennent les informations nécessaires sur les postes logés.

M. Jaunin a réaffirmé que cet engagement serait tenu au plus tard pour le Mouvement 2019.

En outre nous avons rappelé que les astreintes de nuit à des CPE non logés ou aux seuls CPE n’est pas réglementaire ni équitable. La circulaire de mission de 2015 rappelle que seuls les CPE logés par NAS sont astreints à des obligations liées à la sécurité des biens et des personnes. L’application de ces astreintes doit se faire par roulement sur l’ensemble des personnels logés (avec ou sans dérogation d’occupation), qu’ils soient personnels de direction, d’administration ou CPE. Bon nombre de chefs d’établissement ne font pas faire de roulement et confondent service de soirée (prévu dans l’emploi du temps) et astreinte.

La délégation du SNES-FSU a demandé qu’un rappel soit fait aux chefs d’établissement sur le régime des astreintes des personnels logés par NAS et la conduite à tenir lors d’un remplacement d’un CPE par un TZR ou contractuel en cours d’année.

Les difficultés professionnelles de CPE sur leur lieu d’exercice

Certains établissements ont connu de fortes tensions et notamment des collègues CPE avec leur direction, sur des problèmes allant de la non prise en compte du statut jusqu’à la négation de la situation de « souffrance au travail » de l’agent. Certains collègues CPE ont utilisé le registre de santé et de sécurité ou fait appel au médecin conseil du rectorat pour appuyer leurs dires, faute d’être entendus par leur hiérarchie. Des situations ubuesques nous ont été rapportées.

Nous avons rappelé qu’avec des moyens en vie scolaire (CPE et AED) aussi faibles, la souffrance au travail est bien réelle et parfois les CPE ont l’impression d’une méconnaissance de leurs missions et statut. Nous avons également dénoncé que des collègues CPE aient été affectés hors mouvement et hors barème pour répondre à des situations de professionnelles compliquées et connues depuis longtemps et pour lesquels la seule réponse apportée a été de le déplacement... du CPE. Encore et toujours nous avons rappelé notre statut et attendons que notre administration soit soutenante sur l’application de notre circulaire de missions : « 35 h inscrites à l’emploi du temps du CPE - 4 heures par semaine, laissées sous sa responsabilité, pour l’organisation de ses missions ».

Nous avons exigé le respect de ce cadre et demandons à ce qu’il soit rappelé si besoin était aux IPR-EVS, aux discours parfois contradictoires...

  • Accès à la Classe Exceptionnelle : « un travail considérable pour les services du rectorat ! »

L’étude des dossiers a généré un travail important selon Mme Peillier avec un nombre non négligeable de dossiers non recevables car « ne remplissant pas les caractères retenus d’éligibilité au titre du premier vivier ».

Nous avons rappelé que les critères d’accès à la classe exceptionnelle sont trop restritifs pour qu’un grand nombre de collègues CPE puissent y accéder.

Rentrée 2018 et Téléphone Portable : « allô quoi » ?

SNES-FSU a souhaité avoir des éclaircissements concernant les communiqués de monsieur BLANQUER sur l’utilisation des téléphones portables.

La seule réponse locale des représentants du rectorat a été que... « c’est un faux débat, le téléphone est déjà interdit ! »

Ce à quoi nous avons rappelé que c’était son usage qui l’était, pas sa détention.

CONCLUSION

Nous avons plus généralement demandé le respect du droit et des statuts des personnels de vie scolaire et rappelé que nous resterons vigilants.

Nous avons aussi rappelé que les dotations en AED sont insuffisantes et qu’il n’est pas acceptable que soit proposé, à l’occasion de suppressions de postes AED, qu’ils soient remplacés par des services civiques.

Sur ce point les représentants du rectorat nous ont répondu ceci : « Les services civiques n’ont pas vocation à remplacer les aed, mais ils doivent être sollicités pour le dispositif devoirs faits. »

Le SNES-FSU reste mobilisé sur tous ces points. En cas de difficultés dans vos établissements ne restez pas isolés et demandez le soutien de votre syndicat.

Lors du mouvement intra 2018, pensez à nous transmettre votre fiche syndicale de suivi individuel et à demander conseil.